24 mai 2007
TOC s'arrête
Y parait que TOC s’arrête ? Ben oui, le magazine TOC s’arrête, c’est le dernier numéro que nous faisons. Pourquoi ? Pour les mêmes raisons qui conduisent un paquet de journaux et de magazine à fermer leurs portes.
Evidemment, la presse va mal, l’industrie du papier n’est pas la plus simple et pour la pub c’est pire. Quand on a décidé de lancer le magazine avec Pierre début 2002, on a vu beaucoup de professionnels de la presse écrite, tous nous faisaient la même remarque : « ce n’est pas le moment de lancer un magazine, avec le 11 septembre, la pub a terriblement chuté mais normalement ça devrait repartir d’ici 6 mois ». Indifférent à ces mises en garde, on a lancé TOC. On espérait aussi que la pub revienne vers le papier, ça n’a jamais vraiment été le cas ni pour nous, ni pour les autres.
Pourquoi on a rencontré du monde ? Pour « lever des fonds ». Mais à chaque rendez-vous on repartait avec une bonne poignée de main et des encouragements : « Notre groupe n’investit pas dans ce genre de projet, si ça avait été pour un magazine pour senior, je dis pas mais là… En tout cas c’est un beau projet, bonne chance ! » Si à chaque encouragement on nous avait filé 1€ on aurait pu passer en hebdo dès le lancement. Au lieu de ça, on a démarré avec un PEL et une poignée de bénévoles dans mon appart.
Mais pour tout dire, si TOC s’arrête c’est parce que nous avons voulu l’arrêter. L’ambition était de faire de ce magazine un carrefour générationnel, d’y donner la parole à ceux qui généralement ne l’ont pas, de prendre le temps de comprendre le monde qui nous entoure, de défendre nos points de vue trop peu entendus. De ces points de vue la, pour nous les seuls qui compte, TOC a été un succès. Il n’y pas de sujet que nous regretterions de ne pas avoir eu le temps de traiter. Nouvelles technologies, révolution des mœurs, questions d’héritage ou d’identité, nouvelles pratiques militantes ou culturelles, tout ce qui nous tenaient à cœur, nous en avons parlé. Nous avons été les premiers à écrire sur Second Life, à dénoncer les dérives des Dieudo et des Finkelkraut, les premiers à tirer la sonnette d’alarme sur le réveil de l’intégrisme ou encore à consacrer un dossier sur la percée prévisible de Bayrou alors crédité de 6%. Nous avons donné la parole à toute une génération en mal d’espace d’expression mais aujourd’hui, vous le savez comme nous, cet espace existe, c’est le net. Alors, c’est naturellement et sans regrets que nous disons adieu aux nuits blanches des bouclages enfumés pour nous tourner vers un média de notre époque. Ce sera sur la toile que l’aventure continuera.
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