Signatures : faites vos jeux, rien ne va plus !
Suite aux commentaires d’hier, je vous livre mes quelques réflexions sur la question des signatures. Pour l’instant, seul ceux qui disposent d’un solide réseau d’élus, sont sûrs d’avoir les 500 sésames ; il s’agit de Sarko, Royal, Bayrou et Buffet. Pour les autres, la partie est plus serrée. Voynet et Laguiller devraient réussir à les avoir par elles-même, De Villiers espère boucler sa liste en piquant ce qui lui manque à Le Pen, et Bové raconte à qui veut l’entendre qu’il appellera à voter Royal au deuxième tour en espérant que le PS lui en lâche quelques unes. Pour Le Pen et Besancenot, les choses sont particulières. Traditionnellement le candidat de la LCR trouvait ses soutiens chez des maires proches ou au PS, mais à force de critiques anti-socialistes, Hollande a fait savoir que cette fois-ci il ne bénéficierait d’aucun soutien venant de leur rang ! Idem pour Le Pen qui à chaque élection gratte un peu sur des élus proches ou à l’UMP (et avant au RPR), après son coup d’éclat de 2002, la première réaction de Sarkozy a été de resserrer les rangs mais un nouveau facteur vient troubler le jeu : la percée de Bayrou.
Je m’explique. Bayrou aura du mal à passer le premier tour en revanche si il le passe, qu’il soit face à Sarko, Royal ou Le Pen, c’est gagné ! C’est une règle du deuxième tour, plus le curseur est près du centre, plus la victoire est à portée de main. L’homme à abattre au premier tour, c’est donc, pour Sarko comme Royal, Bayrou ! Or, il se trouve que les enquêtes du ministère de l’intérieur montrent clairement que Le Pen et Bayrou sont sur le même créneau « anti-système ». Disqualifier Le Pen, c’est donc mécaniquement faire monter Bayrou et, pour Sarko, prendre le risque de se retrouver en face de lui au second tour. Le candidat-Ministre, qui, avec la réserve d’élus de l’UMP, tient les cartes en main, doit donc aider Le Pen à avoir ses signatures pour se présenter. Un jeu risqué puisqu’on ne sait pas encore très bien à qui Le Pen va piquer ses voix pour arriver autour de 20% (En janvier dernier les RG le donnait entre 20 et 24%). Du coup, on a pu entendre Hortefeux (plus proche de Sarko, ya pas !) déclarer que donner sa signature n’était pas soutenir ! Visiblement, et pour que l’opération ne soit pas trop visible, il faudrait s’attendre sous peu à une nouvelle offensive des Sarko-boys, sur le thème : « de Le Pen à Besancenot, tout le monde doit pouvoir se présenter ». Si l’opération marche comme prévu, ces deux là auront leurs signatures dans 10 jours !