Retour sur l'émission En aparté de lundi
En compagnie d’Hélène Jouan de France Inter et d’Alexis Brézet du Figaro, j’étais invité à débattre de quelques sujets d’actu dont Le Pen et sa nouvelle stratégie. J’ai alors expliqué que Le Pen renouait avec une tradition populiste en glissant d’un discours anti-immigrés à un discours anti-élite (cf : l’article sur la nouvelle stratégie de Le Pen dans le prochain TOC). Cette nouvelle stratégie vise clairement à rallier un électorat populaire, y compris issu de l’émigration maghrébine ou africaine, qui se reconnaît aujourd’hui dans une critique du système dont ils sont les premières victimes. Le deux me sont tombés dessus, m’expliquant que les arabes et les noirs ne votaient pas Le Pen qui n’avait pas abandonné son discours anti-immigré. J’étais évidemment en désaccord, ce qui donna lieu à un bon débat. Mais au final, je garde un goût amer. Ces grands médias ne s’intéressent pas à ce que nous avons à dire, ils sont si sûrs d’eux, si convaincus de savoir, seul Yassine Belattar qui en plus de travailler sur l’émission anime la matinale sur Génération FM, est arrivé à mon secours pour leur dire qu’ils passaient à côté d’une information, que la tendance était lourde, qu’il avait lui aussi enregistré, avec surprise, le ralliement de français arabes ou de noirs à Le Pen.
J’avais eu la même sensation d’infinie solitude quand j’avais déclaré « A France télévision, il vaut mieux dire « la bite des noirs est l’origine de la famine en Afrique » comme Pascal Sevran, que « Je vote Bayrou » comme Alain Duhamel, le second ayant été viré et pas le premier ». Idem quand je m’étais indigné d’apprendre que Sarkozy faisait bosser les RG sur ses rivaux. Toujours cette même sensation, je ne suis pas du sérail, je ne suis pas journaliste, ils pensent tous pareil. TOC, considéré par le reste de la profession comme un OMNI (Objet Médiatique Non Identifié) aura eu le mérite de nous tenir à l’écart du petit microcosme parisien. Tant mieux !